Le SPANC des cantons de Courtenay et Château-Renard     
                                                        


 
 

Toilettes sèches

Les toilettes sèches

 

Il existe une grande variété de modèles de toilettes sèches, du plus simple (auto construites en bois) au plus élaboré (comme les toilettes à aspiration que l’on trouve dans les avions).

 

Pour les particuliers, il existe principalement deux types modèles.

Les toilettes dites « à séparation » : elle séparent les matières liquides (l’urine) des matières solides (excréments) dans le but de traiter ces deux résidus de façon différente. La séparation peut se faire au niveau de la cuvette des WC ou bien de façon gravitaire, sous la cuvette. Dans ce cas, les matières fécales sont acheminées dans un local de compostage via un tapis roulant.

 

 

Séparation au niveau de la cuvette          Séparation gravitaire (tapis roulant dans la cuvette)

 

Dans les modèles sans séparation l’urine et les selles sont mélangées : ce sont les Toilettes à Litières Biomaîtrisée (TLB) ou les toilettes à compost. Elles se composent d’un seau en inox ou en plastique posé à l’intérieur d’un siège généralement en bois. De la sciure de bois est ajoutée après chaque passage aux toilettes. L’ajout de sciure permet la déhydratation des matières (et donc la neutralisation des odeurs) ainsi qu’un apport carboné qui sera utile au compostage.

 

   

Toilettes à Litière Biomaîtrisée               Toilettes à Litière Biomaîtrisée

 

Néanmoins les principes qui sous tendent toutes les toilettes sèches sont les suivants :

-          Pas d’utilisation d’eau pour le transport des résidus des toilettes.

-          Traitement pour éviter les risques de pollution et de santé publique

-          Valorisation des résidus des toilettes généralement comme fertilisants car ils sont très riches en nutriments (N, K, P) : les « déchets » deviennent donc des ressources.

 

Les  toilettes génèrent la plus grande part de la pollution des eaux usées sortant des habitations (concentration en pathogènes, en azote et phosphore en particulier). Aussi, la suppression de l’eau dans les toilettes permet à la fois d’économiser de l’eau potable (15 000 litres par an et par personne pour une chasse d’eau de 8 litres) et réduit fortement le besoin de traitement des eaux usées de la maison.

 

Conditions de mise en œuvre :

Il y a plusieurs options pour le traitement des produits des toilettes sèches (urine et matières fécales).

 

ü Pour les toilettes à séparation

Les matières fécales sont généralement compostées (parfois avec des déchets végétaux) soit par compostage thermophile ou bien à l’aide de vers de terre (lombricompostage). Le composteur peut être attenant aux toilettes (pas de manipulation) ou bien indépendant. La législation française demande à ce que le composteur soit étanche afin d’éviter des infiltrations dans le sol de lixiviats et à l’abris des intempéries. Les matières fécales peuvent également être déshydratées dans une chambre de séchage attenante aux toilettes.

Le produit obtenu par compostage et déshydratation a un volume 5 à 10 fois plus faible que le volume initial. Il est sans risque sanitaire car la phase de compostage ou de déshydratation détruit les éléments pathogènes. Riche en azote, en phosphore et en potassium, il constitue un engrais excellent pour le jardin.

 

Pour les urines plusieurs options de traitement sont possibles.

-          Elles rejoignent les eaux usées de la maison et sont traitées avec celles-ci.

-          Elles sont infiltrées dans le sol via une tranchée d’infiltration simple (par exemple pour des toilettes isolées par rapport à une habitation).

-          Elles sont utilisées après dilution comme fertilisant pour le jardin (elles contiennent environ 7 g d’azote par litre et peuvent donc remplacer l’urée).

 

ü Pour les toilettes sans séparation, les matières sont compostées par compostage bactérien. Le lombricompostage est plus difficile à cause des dégagements d’amoniac dus à l’urine. En raison de la présence de l’urine et de la sciure, le compost obtenu est important en quantité et la durée de compostage est plus importante.

 

Avec l’installation de toilettes sèches, la réduction de la majeure partie des matières solides et d’une grande partie des éléments NKP contenus dans les eaux usées permet de réduire de moitié les besoins d’assainissement domestiques. Par exemple elle permet la réduction du dimensionnement d’un filtre planté par deux (de 2 m2 à 1m2 par équivalent habitant). Dans le cas d’un agrandissement, l’installation de toilettes sèches peut permettre dans certaines conditions de maintenir le dimensionnement du sytème existant (sous réserve de l’approbation du Spanc).

 

En plus d’être résolument écologique, l’installation de toilettes sèches en amont d’une filière d’assainissement peut donc être intéressante financièrement et techniquement pour des particuliers qui doivent réaliser ou rénover leur filière d’assainissement non collectif.

 

Conformité règlementaire :

Les toilettes sèches sont autorisées par l’Arrêté du 7 Septembre 2009 (section 5, article 17).

 

    

 

           

 

 

  

 

Toilettes à lombricompostage (vers de terre)       Toilettes à déshydratation



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